La Compagnie Verticale et la compagnie Sound Track présenteront « Stabat Mater Furiosa » dimanche 18 mai à 17 hà l’abbaye d’Auberive.
Dans un duo virtuose proche de la transe, Catriona Morrison et Patricia Dallio partagent l'espace avec les spectateurs et épuisent les mots de Jean-Pierre Siméon. Soutenue par un beat quasi constant qui donne l'idée d'une marche en avant irrépressible, la partition s'organise avant d'exulter dans un moment édifiant et harmonique. La chair du texte apparaît, crue, cinglante, provocatrice jusque dans le corps de la comédienne et les rythmes effrénés qui surgissent en live des machines.
Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon (écrit en 1997 au Liban) est le refus. Le refus d’une femme, ravagée par la guerre, à comprendre son adversaire, l’homme de guerre. Sa voix est un cri vers la vie. C’est aussi la voix de toutes les femmes, toutes celles qui savent que la vie c’est aussi la mort, et qu’il n’y a pas d’explication à cela. porté par la comédienne catriona morrisson et la musique de patricia dallio, ce face à face entre un texte et un public est ce qui permet de faire jaillir l’espoir ; dans la parole, dans le souffle, et dans l’innocence des jours heureux.
L'orchestration est devenue au sein de la pièce, un éclairage sonore de la voix de Catriona. Les rythmes, les amplitudes, les nuances et l'ostinato sonore progressif sont bien sûr suggérés par l'écriture de Jean-Pierre Siméon elle même très musicale. La composition est née du choc de la confrontation au sens des mots et de l'émotion de cette prière à cesser maintenant l’abomination de la guerre. La voix de la comédienne accorde des angles de luminosité sonore parfois traités en réaction instantanée sur les instruments capteurs en symétrie, en parallèle ou en discordance. De cette voix naît une palette de timbres allant des harmoniques discrètes à des échos.
La Compagnie Verticale a été créée en décembre 2006 par Catriona Smith Morrison alors qu’elle était en résidence à l’Atelier du Rhin (maintenant la Comédie De l’Est).
L’identité de la compagnie ne tient pas à une recherche de forme théâtrale en soi. La direction prise va plutôt à la recherche de rencontres et de collaborations avec divers artistes, afin de provoquer des possibilités de créations nouvelles. Ses influences viennent de différents domaines: la rue, le rire, la tragédie, l’écriture et l’improvisation. Ce qui lui est important, c’est de créer des élans artistiques qui vont à l’essentiel de leur raison d’être, avec les moyens qu’elle a à sa disposition.