Effervescence à Villars-Santenoge samedi 5 octobre, à l'occasion de la dix-huitième opération de « Pierres et terroir » organisée par l'association La Montagne. Succès et convivialité étaient au rendez-vous.
Le temps semblait suspendu samedi à Villars, cette commune du canton d’Auberive a connu une journée exceptionnelle dans une ambiance festive et pour laquelle la foule des grands jours avait fait le déplacement. L'opération « Pierres et terroir », était pourtant servie par de mauvaises conditions météorologiques, la pluie s’invitant tout au long de cette journée. Ce qui n’a pas empêché plusieurs centaines de visiteurs d’affluer à l’école du village.
Cette 18ème édition présentait un certain nombre d’originalités par rapport aux éditions précédentes. Le fait qu’elle concerne une fusion née de la loi Marcellin entre deux communes, Villars et Santenoge, avec toutes les données qui l’ont précédées et suivie. La création de l’étang de la Juchère voué à la détente, à la baignade et à la pêche, une sorte de trait d’union entre les deux villages, auquel il convient d’ajouter l’insolite carré rouge de Gloria Friedmann. La présence d’une femme courageuse et entreprenante, une des toute premières maires de France et assurément la première conseillère générale de la Haute-Marne (1945) en la personne de Josette Guenin. L’accent particulier marqué par le tournage de deux films « on a retrouvé la 7ème compagnie » de Robert Lamoureux en 1975 et « délit de vagabondage » sous la houlette de Richard Guenin, petit fils de Josette, en 1994.
Plusieurs animations ont été proposées au cours de cet après-midi, vente du livre « Villars-Santenoge, sous l’œil de la caméra » et séance de dédicaces, expositions de photographies des diverses animations qui se sont déroulées, projection en continu d’extraits des deux films tournés à Villars, visite de l’étang de la Juchère et du village, ainsi que de l’église.
On a retrouvé la 7ème compagnie
Pour cette édition 2013, la collection « Pierres et terroir » s’attarde à juste titre en 90 pages agrémentés de photos noires et blancs et en couleurs sur un remarquable village de la vallée de l’Ource, Villars-Santenoge.
Ecrivains bénévoles, Françoise Guenin, Jean-Paul Gaspari, Charlie Pesce et Richard Guenin retracent l’histoire de leur commune. Telles des abeilles, ils ont cueilli le pollen de leur ouvrage entre autre dans les archives familiales, municipales et départementales, dans le journal de la Haute-Marne Libérée et le site de l’office de tourisme de Langres. De nombreux livres ont également été sources de renseignements. Le tout harmonisé par Gilles Goiset qui est le coordonnateur de cette noble série entamée en 1996.
Le choix du titre du livre « Villars Santenoge sous l’œil de la caméra » n’est pas anodin puisque plusieurs films ont été tournés dans cette commune. Le plus célèbre d’entre eux fut « on a retrouvé la 7ème compagnie » de Robert Lamoureux. Puis en 1994, l’aventure cinématographique se poursuit avec Richard Guenin avec un court métrage intitulé « délit de vagabondage ». La ligne de chemin de fer a inspiré un autre réalisateur, Pierre Granier-Deferre pour le film « le train » avec pour acteurs principaux Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Régine et Maurice Biraud.
Le Dieu de pitié
Chaque ouvrage « Pierres et terroir » est accompagné d'une réhabilitation remarquable du patrimoine local. A Villars, l’Oratoire du dieu de pitié situé à l’entrée de Santenoge a été restauré. Ce monument témoigne de la compétence artistique des tailleurs de pierre locaux qui autrefois fabriquaient essentiellement des auges à usage agricole mais aussi des stèles funéraires, des calvaires, des statues et des oratoires de la région.
Ce monument est composé d’une imposante niche surmontée d’une petite croix portant une inscription « Inri » dans sa partie supérieure et une couronne tressée dans sa partie médiane. Un socle en pierres de taille, surplombant la dalle de soubassement, supporte la niche à fond arrondi, voûtée en cul-de four. La statue représente un Christ de petite taille, flagellé, couronné d’épines, ayant les poignets liés par une corde. « ce monument fut érigé à la dévotion de Jean Labbé, tailleur de pierre du village, en face de sa maison vers 1830. La statue, plus ancienne, daterait du XVIème siècle et aurait été cachée dans le grenier de la maison voisine, peut être sous la Révolution ».